- démerder
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• v. 1900; de dé- et merde « ennuis »♦ Fam. Se débrouiller. Se démerder tout seul. Ça ne me regarde pas, démerdez-vous ! Il se démerde bien : il s'en sort bien, il réussit. « Il était temps qu'il se démerde pour gagner sa croûte » (Queneau).démerderv. (Chez beaucoup de locuteurs africains, ce mot n'est pas senti comme inconvenant.)rI./r v. Pron. Très Fam. Se débrouiller. Démerde-toi pour arriver à l'heure.rII./r (Afr. subsah.) Fam.d1./d v. intr. Se débrouiller.d2./d v. tr. Tirer au clair, démêler. Démerder une affaire.⇒DÉMERDER, verbe trans.TrivialA.— Emploi trans., pop., vieilli. Débarrasser de la merde. Démerder un enfant (Nouv. Lar. ill., Lar. 20e); démerder des chaussures (Nouv. Lar. ill.).Rem. Attesté par Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, QUILLET 1965.B.— Emploi pronom., fam.1. Se tirer par ses propres moyens d'une situation désagréable, se tirer d'embarras. Synon. se débrouiller :• L'troufion se démerde bien sur le dos du copain. Quand tu filoches devant une corvée ou qu'tu prends l'bon morceau ou la bonne place, c'est les autres qui écopent, philosopha Volpatte.— Moi, dit Lamuse, je m'suis souvent démerdé pour ne pas monter aux tranchées, et j'compte pas les fois qu'j'y ai coupé. Ça, je l'avoue. Mais, quand des copains sont en danger, j'suis pus chercheur de filon, j'suis pus démerdard.BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 38.2. P. ext. (surtout à l'impér.). Se débrouiller au mieux et rapidement. Foutez-moi le camp. Je vous ai assez vu ... démerdez-vous. Adieu. Au revoir. Allez ouste! (CENDRARS, Main coupée, 1946, p. 292).Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. 1900 (Nouv. Lar. ill.). Dér. de merde; préf. dé-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :36.
démerder (se) [demɛʀde] v. pron.ÉTYM. V. 1900; de 1. dé-, merde « embarras, ennuis, difficultés », et suff. verbal.❖♦ Fam. Se débrouiller, se tirer habilement d'embarras. || Laisse-le se démerder tout seul. || Ça ne me regarde pas, démerdez-vous ! — (Laudatif). || Il se démerde bien : il s'en tire, s'en sort bien, il réussit facilement.1 (…) il était temps qu'il se démerde pour gagner sa croûte, car il ne lui restait pas grands fonds en poche (…)R. Queneau, Pierrot mon ami, p. 123.2 Il tendit les deux pains à Alexandre (…)— Tu es un mec, l'abbé.— Oui, dit Pierson de sa voix suave et chuchotée, je dois dire que je ne me suis pas mal démerdé.Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, 1949, p. 41.❖DÉR. Démerdard, démerde, démerdeur.
Encyclopédie Universelle. 2012.